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Summary of chapter 44 : La politique de distribution :dividendes, rachats d'actions et reduction de capital |
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Dans le cadre de la théorie des marchés à l'équilibre, la politique de dividende n'a pas beaucoup d'importance : l'actionnaire est indifférent entre recevoir un dividende ou que l'entreprise le réinvestisse dans des actifs au taux de rentabilité qu'il exige. Son patrimoine est le même. La théorie du signal interprète le dividende comme une information donnée par les dirigeants aux investisseurs sur les prochains résultats : un dividende en hausse signale une bonne nouvelle, un dividende en baisse, une mauvaise. La théorie de l'agence interprète le dividende comme un moyen de réduire les conflits entre actionnaires et dirigeants puisqu'il réduit les liquidités que ceux-ci peuvent investir sans beaucoup de contrôle de la part des actionnaires. En revanche, il accroît les conflits entre actionnaires et prêteurs quand son montant est significatif.
Au total une politique de dividende doit s'apprécier par rapport à la rentabilité marginale de l'actif économique. Si elle est supérieure au coût moyen pondéré du capital, le dividende pourra être faible, voire nul car l'entreprise en réinvestissant ses bénéfices créera de la valeur. Dans le cas inverse, il vaut mieux qu'elle distribue tous ses résultats à ses actionnaires. Pour autant que l'entreprise dispose d'investissements à la rentabilité satisfaisante, les dirigeants se fixent un taux cible qui sera plus ou moins élevé selon que l'entreprise est à maturité ou en croissance. Toutefois, les à-coups du résultat net pourront être lissés au niveau du dividende par action pour que celui-ci ne soit pas erratique et n'envoie pas de mauvais signaux aux investisseurs.
Que notre lecteur n'oublie pas enfin que d'une certaine façon la politique de dividendes détermine la composition d'un actionnariat : une absence de dividendes conduit à une faible fidélité de l'actionnaire qui doit régulièrement vendre des actions pour faire face à ses besoins de liquidités. La réduction de capital peut prendre la forme d'une réduction du nominal de toutes les actions par distribution aux actionnaires de liquidités correspondantes ou un rachat d'actions auquel les actionnaires sont libres de participer ou pas.
Elle répond à plusieurs objectifs : restitution de fonds aux actionnaires par des dirigeants qui n'arrivent plus à trouver de projets correspondant aux exigences de rentabilité des actionnaires ; signalisation d'un cours de bourse sous-évalué ; renforcement indirect du poids des actionnaires qui ne participent pas à l'opération ; distribution aux actionnaires de liquidités fiscalement moins coûteuses que le dividende.
La réduction des capitaux propres entraînera une croissance du bénéfice par action si l'inverse du PER de l'action est supérieur au taux d'intérêt après impôt de la dette contractée (ou des placements réalisés). Mais ne nous trompons pas, ceci n'a qu'un lointain rapport avec la création de valeur. Les réductions de capitaux propres financées par endettement sont économiquement saines quand elles permettent de réallouer des capitaux propres d'entreprises arrivées à maturité avec des flux de trésorerie prévisibles vers des entreprises naissantes. Elles permettent ainsi d'éviter des surinvestissements ou des diversifications hasardeuses !
Elles n'entraînent de création de valeur que si le poids de la dette contraint les dirigeants à de meilleures performances, ou que si les actions sont rachetées à un prix inférieur à leur valeur, ou que si enfin les fonds ainsi restitués aux actionnaires avaient dans l'entreprise une rentabilité inférieure au coût du capital.
INDEX
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